26 janvier 2009

Césars Meilleure Photo - les nominations

- Laurent Brunet, AFC pour Séraphine réalisé par Martin Provost
- Robert Gantz pour Mesrine réalisé par Jean-François Richet
- Eric Gautier, AFC pour Un conte de Noël réalisé par Arnaud Despleschin
- Agnès Godard, AFC pour Home réalisé par Ursula Meier
- Tom Stern, AFC, ASC pour Faubourg 36 réalisé par Christophe Barratier

22 janvier 2009

"Best Cinematography" - nominations aux Oscars

* “Changeling” - Tom Stern
* “The Curious Case of Benjamin Button” - Claudio Miranda
* “The Dark Knight” - Wally Pfister
* “The Reader” - Chris Menges and Roger Deakins
* “Slumdog Millionaire” - Anthony Dod Mantle

2 beaux exemples de lumière "virtuelle"

Sebastian's Voodoo, court-métrage d'animation de Joaquin Baldwin.

L'animation 3D a ses propres outils d'éclairage, qui n'ont que peu de points communs avec les projecteurs de cinéma. Radiosité, HDRI, Ray Tracing ne sont pas des termes qu'on utilise sur les plateaux, mais qui servent à caractériser la lumière virtuelle des softs 3D.
L'un des plus jolis exemples de films d'animation 3D bien éclairés est "Bolt", le nouveau Disney qui sort ces jours. Les références picturales y sont nombreuses, de Hopper à certains peintres réalistes nord-américains.

Une séquence d'action de "Bolt". Coupez le son pour en analyser la lumière (couleurs, direction, diffusion, contrastes, reflets, ombres, etc.).
Lisez à ce sujet une interview intéressante de Hank Driskill, Directeur Technique aux Walt Disney Animation Studios, sur le site de VFX World.


Le film d'animation ci-dessus, trouvé sur le blog radeville.com, est soigneusement éclairé. La lumière n'y est pas uniquement décorative, elle installe un climat et aide à raconter l'histoire.

Le site officiel du film se trouve ici. Vous pouvez y admirer les détails dans la version HD.

12 janvier 2009

Le millionnaire aux anges


C'est l'anglais Anthony Dod Mantle qui remporte le Golden Globe de la meilleure photo pour Slumdog Millionaire. Un film très récompensé puisqu'il rafle aussi "meilleur film", "meilleure musique" et "meilleur réalisateur" pour Danny Boyle. 
Ce chef op travaille actuellement avec Lars von Trier sur un film intitulé Antichrist.

09 janvier 2009

De l'utilité des sources puissantes



Ceux qui travaillent avec moi savent que je privilégie de plus en plus les sources puissantes. Pourquoi?
Pourquoi utiliser une ou deux grosses sources (10kW ou plus), plutôt qu'une petite dizaine de projecteurs?

Dans la nature, il n'y a qu'un seul projecteur. Le soleil éclaire uniformément la planète, en traversant des diffuseurs (l'atmosphère, les nuages, le brouillard, les rideaux de votre salon) et en rebondissant sur des réflecteurs (le sol, l'eau, les façades des immeubles, les vêtements des gens, les pages des livres qu'ils lisent, etc.).


Alors pourquoi ne pas l'imiter? De toute manière, toute notre culture visuelle est influencée par cet unique projecteur: la peinture, la BD, les images de cinéma, de pub ou de télévision sont conçues pour ne montrer qu'une seule ombre par objet ou personnage. Ce qui implique une source unique.

Cette source unique permet également de hiérarchiser plus facilement les composants d'une image. L'oeil est ainsi dirigé d'abord vers les éléments les plus clairs ou les plus vivement colorés, puis parcourt ensuite le reste de l'image. La maîtrise du parcours de l'œil dans une image fait partie de mon métier. Elle sert à raconter une histoire d'une certaine manière, en pointant tel détail ou en masquant tel autre.

Petite parenthèse sur ce sujet:
Au cinéma, le parcours de l'œil est d'autant plus important que les plans s'enchaînent: l'œil doit sauter d'une image à l'autre et trouver rapidement ses repères. C'est pourquoi on s'arrange, dans un champ/contre-champ par exemple, pour minimiser le parcours de l'œil d'un plan à l'autre en rendant la localisation des éléments du plan suivant prévisibles, dans une certaine mesure.
Avez-vous d'ailleurs remarqué que dans les séries américaines même les plus cinématographiques (Mad Men, 24, Damages, Pushing Daisies, Desperate Housewives), ainsi que dans bon nombre de long-métrages US, les gros plans des acteurs dans les C/C flirtent avec le centre de l'image? Le confort visuel est sensiblement amélioré. En Europe, on a plutôt tendance à utiliser toute la largeur de l'image, au nom de la composition du cadre. J'appartiens à cette seconde école, mais l'exemple nord-américain prouve qu'un plan peut être harmonieusement composé tout en privilégiant le confort visuel du spectateur.
Fin de la parenthèse.

Or donc, pourquoi préférer une source puissante? Je répondrais par une autre question: Quel est l'inconvénient de sources multiples?
Elles n'ont pratiquement que des inconvénients: temps d'installation, multiplication des possibilités de pannes, encombrement sur le plateau et dans l'image, câblages, difficulté de fixation, etc. Seul avantage: elles peuvent généralement se brancher sur le secteur d'un appartement sans faire sauter les plombs.

La source unique - si et seulement si elle est bien placée, en général loin des comédiens - remplit toutes les fonctions nécessaires: elle fait évidemment office de key, mais aussi par rebonds naturels de fill, et provoque des accidents de lumière qui "font vrai". Alors qu'on s'escrime, avec des petites sources, à recréer tous ces effets individuellement.

Exemple: après un repérage attentif, un 12 kW HMI placé à un endroit bien précis derrière une fenêtre, naturellement diffusé par un voilage et/ou teinté par des rideaux créera immédiatement une ambiance et mettra en relief les éléments choisis. C'est ensuite au cadre, avec le réalisateur, qu'on peut "faire son marché" à la recherche des positions de caméra qui sonnent juste en fonction de l'histoire. Mais le climat de la séquence existe déjà, et il est souvent plus aisé, pour les comédiens et le réalisateur, de sentir la scène dans la bonne lumière.

Naturellement, certains décors - et certains styles picturaux - ne conviennent pas à ce genre d'installation.
Je trouve tout de même que la question mérite d'être posée, surtout qu'une ou deux grosses sources coûtent aussi cher qu'une dizaine de moyennes/petites avec leurs fixations, alimentation et trépieds respectifs. Mais le gain de temps et le confort sur le plateau doivent aussi entrer dans l'équation. Or sur ce terrain, les gros projos gagnent haut la main.

C'est pourtant un réflexe que l'on a pas souvent de ce côté de l'Atlantique. Qu'en pensez-vous?

05 janvier 2009

A voir en salles



Très impressionnante cette bande-annonce!
Ecrit et produit par le fameux Bernd Eichinger (on lui doit notamment la prod du "Nom de la Rose" et le scénario et la prod du "Parfum", rien de moins), cette fresque sur les années noires du terrorisme allemand ressemble méchamment à un film à ne rater sous aucun prétexte. Son titre:
"The Baader Meinhof Complex", en français "La Bande à Baader". Réal: Ueli Edel.

J'en avais déjà parlé puisqu'il avait obtenu un prix au Festival Plus Camerimage. Il a depuis été nommé pour le Golden Globe du Meilleur Film Etranger.
La photo est signée par le chef op de The Lemon Tree,
Rainer Klausmann.

04 janvier 2009

Lumière… naturelle

Eclairage naturel à base de lucioles! 
© Michel Semeniako

Michel Semeniako est photographe, spécialisé dans les longues poses. En suivant un lien mentionné par Ferragut dans la lettre de l'AFC dont je vous parlais précédemment, je suis tombé sur la galerie de Semeniako. Je vénère le travail de ce photographe, qui a pris au pied de la lettre l'expression "peindre avec la lumière". 
Je vous invite à découvrir ses créations.

03 janvier 2009

Masterclass sur le "visage dans la pénombre"



Je ne saurais que trop vous recommander la lecture d'un compte-rendu d'une Masterclass à laquelle Benjamin Bergerie a assisté lors du dernier festival "Plus Camerimage".
Il se trouve dans la dernière Lettre de l'AFC, téléchargeable gratuitement sur le site de l'AFC. C'est très bref: ça commence au bas de la page 4 et ça se termine page 6, donc les plus paresseux d'entre vous n'ont aucune excuse.
Thème de la Masterclass: "le visage dans la pénombre".
Trois chef ops se sont prêtés au jeu, à partir d'une même situation de base.
Passionnant!

PS: l'assistant caméra (Antoine Struyf) qui a participé à la Masterclass donne aussi son point de vue, à la suite du compte-rendu de Bergerie.
Il relate qu'Ellen Kuras, Directrice Photo très créative (notamment pour Eternal Sunshine de Gondry) a commencé le Workshop intitulé "Le rôle du chef op" par un avertissement aux futurs chefs op: Don't be an asshole!

Dont acte.

PS2: cette Lettre est décidément SA-VOU-REUSE. Jean-Noël Ferragut se fend d'un billet d'humeur sur les lucioles et les lignes à Très Haute Tension qui vaut son pesant d'ampoules à filament. Page 9.

02 janvier 2009

Absence temporaire

Je recommencerai à blogger dans quelques jours. J'ai fait voeu d'abstinence pendant les fêtes. 

En attendant je vous recommande le nouveau numéro d'American Cinematographer sur Benjamin Button et Revolution Road.

Et surtout... Belle et resplendissante année à vous tous!

Pascal