21 juin 2020

"Le Passant", mon coup de coeur du Festival d'Annecy



Cette année, le Festival du film d'Annecy se déroule en ligne. Il vous donne l'occasion unique de découvrir le meilleur des films d'animation internationaux. 

Dans la compétition des courts métrages, "Le Passant" m'a frappé par sa puissance narrative, mais aussi par ses qualités cinématographiques. Je voulais partager avec vous ma découverte de ce joyau, même si vous ne pouvez pas voir le film pour le moment. Et pour être clair, le teaser n'est pas représentatif du film, car il s'efforce de ne rien spoiler et donc, ne montre presque rien.

J'ai donc posé quelques questions à Pieter Coudizer, le réalisateur/animateur qui s'est également révélé être un cinéphile enragé. Son utilisation de la lumière, des objectifs et des mouvements de caméra est tout simplement hypnotisante.

The english version of this interview is here.




Votre film semble être un exemple parfait pour illustrer le travelling latéral.

Qu'est-ce qui vous est venu à l'esprit en premier ? L'idée de faire un film "uniquement" avec des déplacements latéraux, ou l'histoire, qui se passe dans la même rue ?


Je pense que l'histoire et l'idée de le faire en utilisant un travelling latéral m'est venue en même temps. Tout d'abord, l'histoire est basée sur quelque chose que j'ai vu quand j'étais très jeune et qui n'a jamais quitté mon esprit. J'ai assisté à l'événement réel avec un "vrai" déplacement latéral, non pas à vélo, mais à pied. Dans ma tête, l'histoire ne pouvait donc être racontée que de cette manière.
Le contexte, d'une certaine façon, est l'aspect le plus tragique de toute l'histoire : quoi qu'il arrive, la vie continue. Avec les voyages incessants et non montés, je voulais mettre ce point en évidence.



En plus de rouler dans la rue, avec du feuillage entre vos personnages et votre caméra pour créer de la profondeur, votre caméra semble être tenue à la main ET zoome en avant et en arrière. Avez-vous étudié les vidéos en live ? Comment avez-vous procédé pour obtenir cette incroyable fluidité ? Je veux dire, à part le flou de mouvement ;-)


En fait, avec une caméra à main, j'ai filmé une marque que j'ai dessinée sur un mur, puis j'ai mappé ce mouvement réel de la caméra à main sur l'image animée. Les zooms ont été créés séparément en plus de ce mouvement. C'était un processus très difficile pour que tout soit bien synchronisé, surtout parce que les temps de rendu étaient très longs. Les images étaient si lourdes que je ne pouvais rien vérifier en temps réel. Je rendais pendant 7 heures, puis je vérifiais, je remarquais une erreur ou un mauvais timing, je faisais les modifications et je les rendais à nouveau, jusqu'à ce que je sois satisfait.
Mais pour répondre à votre question de manière plus succincte : tous les différents types de mouvements de caméra dans le film étaient filmés ou animés séparément, puis ajoutés les uns aux autres. Je réalisais le rendu d'un mouvement latéral précis, puis j'ajoutais le mouvement de la main, puis je faisais un zoom avant et arrière sur cette image.

En ce qui concerne les flous, certaines parties des images présentent des aberrations chromatiques et/ou sont légèrement floues. Cela ajoute des qualités cinématographiques pures tout en établissant une sorte d'aspect low-fi. Souhaitez-vous "détruire" l'aspect et la sensation de pureté de la 3D ? Ou était-ce pour une autre raison ?


La plupart des films d'animation numérique modernes ont un aspect très épuré. Je voulais quelque chose de plus texturé, peut-être même d'imparfait. Pour moi, cela crée un sentiment qui est légèrement plus proche de la réalité. Mais c'est aussi une façon de rendre l'image plus vivante. En fait, il y a une réelle inspiration pour cette façon de traiter l'image : Le film "Faust" d'Alexander Sokurov, qui a remporté le Lion d'or à la Mostra de Venise en 2011. Ce film est tourné en numérique, puis fortement coloré et manipulé en post-production.

Sokurov n'utilise pas seulement de lourds filtres de diffusion, mais à certains moments du film, il distord l’image. J'ai trouvé que c'était fantastique, presque pictural, et j'ai donc essayé des choses similaires sur mes propres images.



Les lumières suivent et soulignent l'arc dramatique de votre histoire, qui commence dans un après-midi d'été vibrant et se termine sous un orage intense. Comment avez-vous calibré ces effets pendant l'animation ?


J'ai simplement utilisé beaucoup de couches de couleur - probablement plus de cinquante - que j'ai placées sur l'animation et dont j'ai modifié l'opacité du début à la fin. Des couleurs bleues pour les séquences de pluie, et jaune/orange pour les moments ensoleillés. J'ai également appliqué un effet de diffusion pour faire disparaître une partie de la lumière du soleil.

L'eau pendant l'orage est rendue avec un soin exceptionnel car elle est à la fois dense et très détaillée, surtout à l'arrêt de bus. Comment êtes-vous parvenu à un tel résultat ? Je sais que c'est un détail, mais il est révélateur du reste de la direction artistique très inspirée du film.


Pour une raison étrange, j'aime vraiment la pluie, au cinéma comme dans la vie réelle, donc il était très important pour moi de créer une bonne atmosphère. Il y a quelques années, j'ai acheté une caméra Blackmagic Pocket Cinema d'occasion. Je l'ai utilisée pour filmer de la vraie pluie devant un ciel sombre et je l'ai mise dans le film, en même temps qu'une pluie animée. Le fait de mélanger des éléments animés et de les rehausser avec de subtiles séquences en direct est une autre façon de rendre le tout plus réaliste. L'eau dans la rue et sur le toit de l'arrêt de bus est entièrement animée.

Quelques réponses courtes :
Logiciels utilisés :

Une combinaison de Fusion et After effects pour le compositing et Toonboom pour la plupart de l'animation.

Durée de la production :

Avant la production, nous visions 6 mois. Mais quand nous avons commencé, il est vite apparu que le film était très ambitieux sur le plan technique. Finalement, nous avons terminé le film en 15 mois.

Qui sont vos maîtres en cinéma d'action et en animation ?

Je suis un cinéphile. Je regarde presque un film par jour. Il y a donc beaucoup de cinéastes que j'admire. Je préfère ceux qui ont un style très particulier. Les premiers auxquels je pense : Tarkovsky, Ozu, Fellini, Mizoguchi, Robert Bresson, Bela Tarr, Akira Kurosawa, Dreyer, Michael Haneke, Sergio Leone, Bruno Dumont, Dario Argento, Stanley Kubrick, Steven Spielberg, Lars Von trier, Martin Scorsese, David Fincher, David Lynch, etc. Oui, c'est une liste de noms très "cinéphile".

En animation, j'aime beaucoup les films des frères Quay et de Yuri Norstein. La texture de leurs œuvres m'inspire vraiment. Et j'apprécie presque tout ce qui sort du Studio Ghibli, de Miyazaki à Isao Takahata. Ma liste de films d'animation est plus courte que celle des films d'action, mais je pense que c'est parce qu'il y a moins de longs métrages d'animation avec un style particulier.

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Le Festival d'Annecy en ligne propose un contenu impressionnant pour seulement 15€. 

18 juin 2020

"Le Passant", my big Annecy Film Festival Crush


Cet interview s'est déroulée en anglais, la Version Française se trouve ici.

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This year, the Annecy Film Festival is taking place online. It gives you the unique opportunity to discover the very best of international animation films. In the Short Films competition, "De Passant" struck me for its powerful storytelling, and also for its cinematic qualities. I wanted to share my discovery of this gem with you, even if you cannot view the film right now. And to be clear, the teaser is not representative of the film, because it tries hard not to spoil anything and thus, shows almost nothing.

So I asked a few questions to Pieter Coudizer, a director/animator who also turned out to be a rabid moviegoer. His use of light, lenses and camera movements are simply mesmerizing.

Your film seems a perfect example to illustrate the lateral traveling camera.
What came first in your head? The concept to do a film "only" with lateral travelings, or the story, happening along the same street?


I think the story and the idea to do it using a lateral traveling actually came in my head at the same time. First of all: the story is based on something I saw when I was very young and that has never left my mind. I witnessed the real event with a 'real' lateral traveling, not on a bike, but walking past it. So in my head the story could only be told in this way. 
The context, in a way, is the most tragic aspect of the whole story: no matter what happens, life goes on. With the unedited, continuous traveling, I wanted to bring that fact to the foreground.



Aside from rolling along the street, with foliage between your characters and your camera to create depth, your camera seems handheld AND zooms in & out. Did you study live footage? How did you proceed to get this incredible fluidity? I mean, apart from motion blur ;-)


Actually, with a handheld camera I filmed a mark I drew on a wall, and then mapped that real handheld-movement to the animated image. The zooms where animated separately on top of that movement. It was a very difficult process to get everything timed just right, especially because the render times where very long. The images where so heavy that I could not check anything in real-time. I would render for 7 hours, then check it, notice a mistake or a timing that wasn't perfect, make the changes and render it out again, until I was satisfied. 
But to answer your question more succinctly: all of the different types of camera movements in the film where filmed or animated separately and then added on top of each other. I would render out a pristine lateral movement, then ad the handheld-movement, and then zoom-in and out on that image.

Regarding blurs, some parts of the pictures have chromatic aberrations and/or are slightly out of focus. It adds pure cinematic qualities while establishing a sort of a low-fi aspect. Did you want to "destroy" the pristine 3D look & feel? Or was it for another reason?


Most modern, digitally animated films have a very clean look. I wanted something more textured, maybe even imperfect. To me it creates a feeling that is slightly closer to reality. But it is also a way to make the image feel more lively. Actually, there is a real inspiration for this way of treating the image: Alexander Sokurov's film "Faust" which won the Golden Lion at the 2011 Venice Film Festival. That film is shot digitally and then heavily color graded and manipulated in post-production. 

Sokurov not only uses heavy diffusion filters, but at certain points in the film, he also stretches the image out. I thought it looked fantastic, almost painterly and so tried similar things on my own images.



The lighting follows and underscores the dramatic arc of your story, beginning in a vibrant summer afternoon and ending under a massive storm. How did you grade these effects during the animation?


I simply used a lot of layers of color – probably more than fifty – I placed on top of the animation and changed the opacity from beginning to end. Blue colors for the rain sequences, and yellow/orange for the sunny moments. I also aplied a diffusion effect to bloom out some of the sunlight.



The water during the storm is rendered with exceptional care as both dense and very detailed, especially on the bus stop. How did you arrive at such a result? I know it's a detail, but it speaks for the rest of the movie's clever and inspired Artistic Direction.


For some strange reason, I really love rain, both in movies and in real life, so it was very important for me to get that atmosphere right. A couple of years ago I bought a secondhand Blackmagic Pocket Cinema Camera. I used it to film real rain in front of a dark sky and I put it in the film, together with animated rain. Mixing elements that are animated and heightening them with subtle live-action footage is another way to make it feel more realistic. The water on the street and on top of the bus stop is fully animated.

Some short answers:
Software used:

A combination of Fusion and After effects for the compositing and Toonboom for most of the animation.

Length of production:

Before the production we aimed at 6 months. But when we started it became quickly apparent that the film was very ambitious on a technical level. Finally, we finished the film in 15 months.

Who are your Masters in live-action movies and in animation?

I am a cinephile. I watch almost a film each day. So There are a lot of filmmakers I admire. I prefer those that have a very distinct style. From the top of my head: Tarkovsky, Ozu, Fellini, Mizoguchi, Robert Bresson, Bela Tarr, Akira Kurosawa, Dreyer, Michael Haneke, Sergio Leone, Bruno Dumont, Dario Argento, Stanley Kubrick, Steven Spielberg, Lars Von trier, Martin Scorsese, David Fincher, David Lynch, etc. Yes, it's a very 'cinephile' list of names.

In animation I really love the films of The Quay brothers and Yuri Norstein. The texture of their works really inspires me. And I enjoy almost everything that comes out of Studio Ghibli, from Miyazaki to Isao Takahata. My list of animation is shorter than live-action, but I feel that's because there are less animated feature films with a distinctive style. 

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The Online Annecy Festival offers an impressive content for only 15€. Discover the film for yourself.
Pieter Coudizer's Vimeo

15 juin 2020

Lumière sur une marque : K5600

Alphas 18K - photo © Matthieu Misiraca

Ce post inaugure un tour d'horizon de quelques marques d'éclairage de plateaux de cinéma, sous l'angle de leur "philosophie de la lumière" plutôt que celui d'un passage en revue de leur catalogue.
Je n'en tire aucun bénéfice.

Je commence par K5600 (site web US, page Insta) sans raison particulière, si ce n'est celle d'éclairer ma propre lanterne.

J'avais en effet besoin de comprendre où ils en sont après 28 ans d'une croissance assez exemplaire. Croissance qui leur a valu la confiance de grands pros en Europe et aux Etats-Unis. 

J'apprécie beaucoup leurs sources, qui lorsqu'elles sont apparues remplissaient des besoins que tout le monde reconnaissait sur les plateaux, mais qu'aucun fabricant n'avait adressés. 
Un peu à la façon dont Maluna, une autre marque française, avait résolu les problèmes que posaient les boules chinoises en proposant leurs Lucioles (photo des Lucioles sur l'Insta de Maluna).

Un extrait du site web de K5600 résume leur apport en termes d'innovations:

"Avant K5600 Lighting, il n’y avait pas d’appareils offrant une plage de 360°, pas de Kits HMI, pas de projecteurs 800 W HMI, pas de câbles d’extension pouvant servir en 200, 400 ou 800, pas de Softube, pas de projecteurs utilisables en douche, pas d’HMI fonctionnant dans une découpe Source 4, pas de projecteurs Fresnel 18 KW pesant moins de 60 kg. K5600 a produit seulement 10 appareils durant les 24 dernières années, mais beaucoup d’accessoires pour satisfaire les besoins de n’importe quelle situation de tournage."

Avec l'arrivée des LEDs, je me demandais ce qu'ils allaient sortir. Après un moment, deux de leurs produits ont été repensés pour ces "ampoules électroniques", l'Alpha et le Joker. Je pensais qu'il s'agissait du recyclage d'anciennes sources (je me trompais lourdement), et je m'interrogeais sur la place de l'innovation dans cette société.

J'ai donc posé quelques questions assez directes à Sébastien Barbedienne, Sales Area Manager, pour balayer les zones d'ombre.

En résumé pour les lecteurs pressés, cette interview m'a appris ou confirmé trois points importants:
  • K5600 occupe une place à part chez les fabricants de sources, en ce sens qu'ils se spécialisent dans les sources dures et puissantes. Un créneau assez unique, et très complémentaire à la myriade de marques qui ont parié sur les lumières douces. Il est en effet facile d'accessoiriser une lumière dure pour la rendre douce, alors que l'inverse est bien plus difficile.

  • La température des LEDs puissantes pose problème, et nécessite des refroidisseurs, dont certains font du bruit. K5600 offre la possibilité du choix: le silence jusqu'à 80% de la puissance, un léger bruit au-delà. Un compromis qui parie sur le bon sens des équipes techniques

  • 70% des tournages en LED se font encore en bicolore plutôt qu'en RGB. Donc K5600 se concentre pour l'instant sur ce secteur.
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K5600 a opéré un virage vers la LED comme tous les autres fabricants.
Te rappelles-tu quand et comment ce virage a commencé? Quel a été le déclic ?


K5600 a toujours vu en l’éclairage LED une solution intéressante dans certaines situations. Il y a plus de 10 ans, K5600 France était le premier revendeur de Litepanels dans l’hexagone avec les petits pavés lumineux qui fonctionnaient sur batterie et ensuite les 1 x 1. 
L’invasion des panneaux a été fulgurante et ce n’est pas quelque chose qui nous intéressait. Nous souhaitions plutôt faire ce que nous demandaient nos utilisateurs : des Jokers et des Alphas en LED, des sources directionnelles et de belles ombres.

Nous concevons des appareils d’éclairage autour de sources lumineuses qu’elles soient incandescentes, à décharge HMI MSR ou nouvellement LED. Nous avons seulement attendu que la technologie LED ait assez évolué pour offrir des sources ponctuelles de qualité.


Pour l'instant et sauf erreur vous avez plutôt choisi l'option de relamper certains de vos projecteurs traditionnels, juste ?


Non, nous sommes partis de zéro et avons créé un Alpha 300 LED et un Joker 300 LED. Les carrosseries sont différentes mais nous avons essayé de conserver les mêmes accessoires et la même connectique que pour les Jokers.

Il est vrai que lorsque vous avez des appareils à succès mondial comme le Joker, ou bien encore comme les Alphas à performances uniques, il nous paraissait évident de proposer des appareils au design similaire avec les avantages de la technologie LED. 

Mais ne nous trompons pas, une fois encore ces nouveaux appareils LED ont fait l'objet d'une remise à plat complète. Leur conception et leur design ont été totalement repensés, en particulier à cause de la chaleur.

Les LED en effet ont une température limite de fonctionnement de l’ordre de 100 °C pour des LED blanches (alors que les HMI/MSR dépassent les 400°C !) Au-delà des 100 °C les LED se détérioreraient. Cela impliquait l’étude et la réalisation d’un système de refroidissement bien plus efficace que la classique dissipation passive employée sur nos appareils HMI.

Là est bien le challenge aujourd’hui pour les fabricants de sources directionnelles à LED : réussir à refroidir des LED concentrées afin de conserver la qualité de leur spectre, ce qui sera d’autant plus difficile avec des sources plus puissantes produisant davantage de chaleur.

Les panneaux c’est autre chose, vous avez la surface et donc la facilité de dissiper l’excédent de chaleur.


Est-ce que vous prévoyez de créer une ou plusieurs sources LED natives ?


Nous pensons avoir créé avec le Joker 300 LED et l’Alpha 300 LED, de vraies nouvelles sources LED.

Le Joker 300 LED, c'est le plus compact et le plus puissant appareil LED multifonctions sur le marché.

On reprend il est vrai le concept Joker: une source, plusieurs accessoires. Un concept gagnant créé par K5600 au cours des années 90 et une solution reprise par beaucoup de fabricants aujourd’hui. 

   
   


Vous êtes l'une des boîtes françaises qui exportent beaucoup vers les marchés anglo-saxons, quels sont vos retours d’expérience ?


Nous exportons effectivement nos produits sur les marchés anglo-saxons, ce depuis la création de K5600 sur les deux continents Amérique et Occident.
Les pays anglo-saxons constituent aujourd’hui une partie importante de l’industrie du cinéma.

Ainsi à l’écoute de ces marchés porteurs, nous avons ressenti un vrai besoin en sources directionnelles (le marché est saturé de panneaux LEDs) afin d’enrichir la palette des types de lumière disponibles pour les directeurs de la photographie.
Un autre retour nous a permis d’évaluer l’importance encore aujourd’hui de l’éclairage jour (5600K) ou artificiel (2700-3200K) par rapport à l’éclairage multi couleurs. On estime qu’encore 70% des projets sont éclairés en bicolore.

Sachant que les COB LED en RGB White deviennent plus grands pour la même puissance, nous avons préféré proposer des appareils à LEDs bicolores pour conserver un faisceau puissant avec une taille compacte et un poids réduit. Chose que nous pensons avoir réussi en proposant des appareils d’un poids de 3,4 kg pour le Joker 300 LED et 5,6kg pour le Fresnel Alpha 300 LED. 


Ci-dessous la photo révélant la taille de notre LES (Light Emitting System) d’un diamètre de 14mm pour 600 Watt de puissance (soit 300 Watt à 2700K et 300 Watt à 5600K).

Sa petite taille permet de créer de belles ombres nettes.

   


Autre point important pour terminer: toutes ces sources LED peuvent éclairer en session High Speed jusqu'à 2500 images/seconde. Pour cela il faut ajuster la fréquence sur la PSU, entre 50kHz, 66kHz ou 100kHz pour les hautes vitesses d’obturation. La Phantom 4K, avec son obturateur rotatif, est compatible avec nos sources jusqu'à 1200 images/seconde.


Vos sources sont-elles pilotables avec les protocoles de commande sans fil comme le Stellar 2 de Arri?

Tous nos appareils LED, mais aussi notre nouvelle version Joker² HMI, sont équipés de récepteur Lumenradio permettant d’être insérés dans une boucle DMX wireless control.

Nous nous efforçons de le rappeler aux concepteurs de logiciel, d’applications et aux fabricants de consoles, pour être répertoriés dans leur communication.

Les programmeurs DMX le savent déjà et utilisent les produits LED ou HMI sur des installations complètement gérées à distance par console.

Si vous utilisez des émetteurs récepteurs au protocole CRMX via Lumenradio vous devenez compatible avec toutes les applications universelles (y compris Stellar 2), les consoles sur batterie, ou les consoles de scène, pour contrôler nos produits LED et le HMI Joker².

Ci-dessous à gauche la photo d’un ballast HMI 400/800/1600 version standard, équipé d’un récepteur CRMX Lumenradio (en plus du Hi speed et du Dimmer).

A droite la photo de la face avant de la PSU (Power Supply Unit) équipé du récepteur CRMX qui contrôle tous nos produits LED (Joker300 LED, Alpha 300 LED et panneaux SLICE 75/150/300W LED).


   


Comment avez-vous traversé cette période de confinement ?
R&D ? Webinars ? Participation à des salons en distanciel ?


La société est restée opérationnelle dès le début du confinement, assurant livraison et maintenance avec un effectif évidemment réduit.

Du point de vue commercial, nos démarches se limitent à celles que nous offrent les réseaux sociaux, réalisation de tutos vidéo, etc.

Nous avons tiré avantage de cette période de calme pour nous dédier également à la Recherche & Développement de nouveaux projecteurs à venir, et d'accessoires.

Les remarques des utilisateurs reçues dernièrement nous rassurent dans nos choix et nos intuitions.


Une question plus générale, hors K5600: après les HMI, les fluos, les LEDs, quelle sera la prochaine étape technologique en matière de sources professionnelles?
Le plasma ? Autre chose ? Quelles tendances se dessinent ?


Actuellement la technologie LED doit être pleinement développée comme l’a été la technologie HMI qui propose une gamme de puissance de 125W à 24.000W, et qui évolue encore aujourd’hui avec des lampes HMI 3200K, ou des lampes HMI sans émissions d’UV.

Avant de nous lancer, nous avions aussi étudié le plasma il y a 6/7 ans comme solution pour étendre notre offre tout en respectant notre philosophie "d'offrir des appareils robustes, compacts et polyvalents avec une qualité de lumière optimale". Le plasma était malheureusement trop coûteux et monochromatique.

En revanche, la technologie LED-Laser exploitée par certains fabricants de projecteurs d’image cinéma à forte puissance, ou encore dans les phares de voiture, pourrait être adaptée dans notre industrie.

Merci Sébastien!


K5600 Lighting Europe

475 rue de Flins
78410 Bouafle, France
Tel: +33. (0)1.30.90.56.00