25 octobre 2010

Diffuseurs et réflecteurs: les bases

Cadres 4x4 orientés pour assurer un éclairage uniforme
sur des comédiens et le fond bleu.

Quelques infos sur l'utilisation des diffuseurs et réflecteurs en Extérieurs Jour (extraits d'une réponse à un mail):

Pas simple de te donner une réponse "tout-terrain", ça dépend tellement des conditions lumineuses.

Disons pour faire court que tu devrais toujours tourner en te débrouillant pour que le soleil éclaire tes acteurs en contre-jour, ou en tout cas au maximum de 3/4 arrière. Comme ça tu peux maîtriser (par rebond sur un réflecteur plus ou moins doux, plus ou moins proche) la quantité de lumière sur la partie sombre du visage.

REFLECTEURS

L'utilisation des réflecteurs pour créer des contre-jours dépend du ciel. Par jour blanc, tu emploieras un réflecteur argenté pour créer un contre-jour punchy, alors que par grand soleil un réflecteur blanc suffira.

Pour la face, un grand poly (2m x 1m) devrait suffire dans la plupart des cas. C'est la distance entre ce poly et les visages, son orientation par rapport au Soleil et sa hauteur par rapport aux visages et/ou l'axe optique de la caméra qui créera plus ou moins de contrastes sur les comédiens.
Il m'arrive parfois de faire peindre les polys dans des couleurs spécifiques pour donner de légères teintes aux premiers plans. 

DIFFUSEURS

"Mama double" en fond d'image, poly peint pour premier plan.
Tournage d'un clip à Marrakech.
Le toit que tu me montrais dans un mail précédent est effectivement une bonne solution. Il existe de très nombreux types de diffuseurs. Il y a ceux qui ressemblent des moustiquaires (noires ou blanches) qu'on tend généralement horizontalement (en toit) au-dessus des comédiens, pour adoucir les contrastes sur les visages et faire en sorte que l'amplitude des contrastes soit "digestible" par un capteur ou une émulsion donnés.

Le fond - le décor ensoleillé derrière les comédiens - reste dans une gamme de contrastes plus étendue mais c'est le premier plan qui compte, et l'utilisation d'une toile de ce type améliore beaucoup les choses.

Sur la photo ci-dessus, j'avais employé un cadre 4x4 tendu en fond d'image pour "éteindre" le fond du cadre plutôt que d'éclairer plus fort le chanteur. Les mailles de la Mama double étaient suffisamment fines, et la profondeur de champ suffisamment réduite, pour que le spectateur ne s'aperçoive de rien.

Ces toits peuvent aussi être des "Spun", des "Frost", des "Grid Cloth" ou des "Silk", en fonction des conditions lumineuses et des résultats escomptés.

Il faut aussi tenir compte du paramètre bruit: certaines de ces diff peuvent être bruyantes au moindre souffle de vent, et elles sont parfois déclinées dans des version silencieuses. Par exemple le Silent Frost. D'autres font du bruit quand il pleut dessus, il faudra donc opter pour des toiles (Spun) plutôt que des plastiques.

Ces toits (des toiles tendues sur de grands cadres métalliques) doivent être suffisamment grands pour ne pas gêner la surface de jeu des comédiens. Ceux de 4 mètres sur 4 sont en général suffisants, mais si tu peux, opte plutôt pour des 6x6. Il importe que le réalisateur comprenne les avantages mais aussi les compromis que ces toits lui imposeront. 

Parmi les avantages: pas de générateur, visages soignés, acteurs non aveuglés (pupilles larges), installation facilement déplaçable.

Inconvénients: aire de jeu réduite, forte prise au vent, risques d'accidents.

Il m'est arrivé de devoir filmer des séquences de dialogues dans une rue ensoleillée, en caméra épaule, et de faire porter aux électros pendant la prise un toit en "Demi Silk" de 2x2 au-dessus des comédiennes, et un grand poly horizontal juste au-dessous le bord cadre. Le résultat est très plaisant, mais il implique des électros qui comprennent où se trouvent les bords cadre et une rue dégagée des passants habituels, tant l'installation est encombrante.

Il est encore envisageable de porter un toit de 6x6 mais il faut prévoir 4 gaillards robustes et concentrés, et si possible une toile ajourée (percée de milliers de petits trous, ou en fibres non tissées comme le Spun) pour laisser circuler une partie du vent à travers.
Les cadres portés sont généralement montés sur des extensions aux quatre coins ou sur deux côtés, pour pouvoir atteindre 2m30/2m50 sans risquer des crampes trop sévères.

Les diffuseurs et réflecteurs s'utilisent évidemment aussi en intérieurs. Ce sera l'objet de futurs posts.

Exemple d'une installation très simple à base de diffuseurs: Inception ;-)

10 octobre 2010

HDRx



Vous l'avez peut-être déjà vu, mais ce bout d'essai annonce l'apparition d'une nouvelle génération d'images, qui aura bien plus d'impact à long terme que le cinéma en relief.
Tourné ces derniers jours avec une future configuration standard des caméras numériques, ce plan est réalisé sans éclairage additionnel ni ND ni post-prod. Traduit en langage de producteur, ça signifie petite équipe, très peu de matériel et tournage en un temps record. Et comme l'économie guide beaucoup de choses en ce bas monde, on peut parier que le HDR va contribuer à changer non seulement les images mais aussi la constitution des équipes de tournage. Le travail du chef op se déplacera encore un peu plus en post-production.
Jusqu'à aujourd'hui, un plan comme celui-ci nécessitait en effet de déplacer pas mal de lumière et de grands diffuseurs/réflecteurs - ainsi que l'équipe pour les alimenter et les manipuler. Il en faut des Watts pour équilibrer un plan si contrasté à la base: 18 diaphs de différence entre les noirs et les blancs. Bien plus que les capteurs actuels, ou même la pellicule, ne peuvent restituer.
Ce que RED et d'autres fabricants de caméra - comme Spheron - nous préparent actuellement est tout simplement révolutionnaire.

Autre exemple, en tournage de nuit:



Activez le 720p (en bas à droite des écrans YouTube) pour voir les détails.

Le premier film en haute qualité: http://red.cachefly.net/walk.m4v

Je vous conseille la lecture des commentaires ci-dessous, qui approfondissent des questions essentielles.