Tournage dans un cirque. Les plateaux moins complexes gagnent aussi à être éclairés précisément, chaque source remplissant un rôle bien défini. |
Attribuer une fonction précise à chaque source peut sembler un poil dogmatique, mais je trouve que c'est un moyen pratique pour les raisons suivantes:
1. Ne rien oublier.
2. Pouvoir vérifier en un clin d'oeil si le projo est bien placé/pointé (par le fait qu'il remplit sa fonction, et uniquement sa fonction).
3. Chaque projecteur ne créant qu'un seul effet, son réglage ultérieur ne modifie pas le reste de l'éclairage, et fait gagner du temps lors des réglages de dernière minute.
4. Lorsque le plateau est complexe, il devient aisé d'identifier la ou les sources qui ne remplissent pas correctement leur fonction: si le Key du personnage A dans sa position 2 est trop fort, le chef électro sait immédiatement quel projecteur il faut régler.
5. Il est plus facile de retrouver le climat exact d'un setup, même plusieurs jours après l'avoir démonté.
6. C'est un bon exercice, à plusieurs niveaux:
- en phase de planning, il permet d'exercer ses capacités à visualiser précisément l'effet qu'aura telle source dans tel contexte;
- pendant la phase de mise en lumière, on confronte ses visualisations à la réalité, et c'est souvent le bon moment pour une remise en question - tout comme un storyboard devrait parfois être remis en question en fonction des circonstances;
C'est dans cette étape de mise en lumière que je relativise la jolie théorie que je viens d'élaborer. En assistant aux réglages depuis le moniteur, je m'aperçois par exemple que telle petite source latérale très secondaire (destinée par exemple à dessiner une ombre contre un mur) peut tout à fait remplacer le "Key position 2" en ajoutant simplement une mama pour couper la moitié inférieure du flux de la source latérale. Ainsi, la petite source latérale a maintenant deux fonctions. Et il n'y a plus besoin d'installer un Key pour la position 2.
Ce questionnement "live"me permet d'améliorer mes réflexes pour simplifier les setups suivants, et accélérer l'installation en cours. Je trouve qu'il est plus aisé, et plus rapide à mener lorsque la base de réflexion est claire (une source = un effet).
Lorsqu'on opte pour un tel setup, il est important de vérifier que le flux de chaque source soit coupé et pointé de sorte qu'il ne "bave" pas sur l'effet d'une autre source.
toujours aussi intéressant tes articles sur la gestion de la lumière ! Je suis régulièrement ton blog et ce sont les articles que je préfère
RépondreSupprimerMerci Philippe!
RépondreSupprimerMoi, j'ai juste une simple question.
RépondreSupprimerC'est la première fois que je vois ça sur une des photos.
Mais l'objo fixé sur la cam, c'est quoi ? Est ce une optique, déjà, ou un principe de bras télescopique ?
Désolé pour ma question qui va paraître pour quelques personnes évidente.
Salut Pascal,
RépondreSupprimerEncore, encore des histoires de lumières STP ;-)
J'ai pensé à toi dernièrement en installant un plateau 4 caméras face à des vitrines réfléchissantes. Et là, il n'y avait pas besoin d'explications pour comprendre l’intérêt des eggcrate.
J'aurais bien voulu savoir quel plan de lumières tu aurais proposé.
@Loïc c'est un objectif macro assez spécial, le Optex Excellence. Il a qqs atouts par rapport à la concurrence.
RépondreSupprimer@Olivier ce genre de situation c'est comme une équation compliquée à résoudre, j'en raffole!! ;-)
Je partage tout à fait a façon de procéder pour la phase de préparation du tournage, la difficulté à laquelle je me confronte régulièrement est d'arriver à faire une liste de matériel exhaustive. On prévoit ses keylights, les effets qu'on prévoit de faire mais il faut aussi prévoir l'imprévu (reflet à ajouter ou à enlever, ombre à déboucher, etc...) sur des petits films, les producteurs ne sont pas ravis de voir une liste trop longue, et il faut souvent justifier chaque source! comment procèdes-tu dans ce cas?
RépondreSupprimerSamuel, chacun développe au fil du temps des stratégies pour contourner les obstacles sur un plateau. Pour ma part, j'ajoute systématiquement des jeux de drapeaux et de mamas, et des C-Stands pour l'ensemble des accessoires. Je fais également attention de panacher les sources, pour que j'aie toute la gamme à dispo: petite, moyenne et forte puissance. Tout est relatif évidemment, mais même sur un petit tournage le panachage et les accessoires sont toujours de bons calculs.
RépondreSupprimerDisons que lorsque je travaille à une liste lumière avec le chef électro, j'ajoute 20% de matériel en plus, pour parer aux imprévus. Et je n'ai plus de problèmes majeurs depuis.
Disons quand même que l'une des qualités d'un chef op est de savoir "faire avec", comme un bon cuisinier qui mitonne des bons plats avec ce qu'il trouve en cuisine ;-)
merci pour ces conseils, effectivement le "faire avec" se pratique beaucoup, et c'est finalement un des attraits de ce boulot que de trouver des solutions rapides et arriver à dépasser les problèmes.
RépondreSupprimerLa question du faire avec est assez intéressante et j'ai parfois l'impression qu'il est plus facile de s'accorder avec le matériel nécessaire sur des petites productions ou auto productions dans la mesure où il n'y a pas trop de choix possible. Trop de possibilités, trop de matériel, laisse plus de libertés mais il faut avoir aussi plus d'expériences pour savoir les utiliser correctement et réussir à prévoir leur impacte dans tel ou tel environnement.
RépondreSupprimerQuelqu'un m'avait dit une fois qu'en France il est plus difficile d'avoir le matériel souhaité qu'aux Etats-Unis. En revanche, outre Atlantique, si l'on peut demander tout ce que l'on veut, on a intérêt à l'avoir utilisé. C'est pourquoi beaucoup de projecteurs sont utilisés des fois "pour rien" aux USA. Maintenant, n'ayant pas l'expérimenter, je peux me tromper.
J'ai tendance à croire quand dans un film, une bonne préparation avant tournage représente déjà 50% de l'effort effectué, du moins pour la technique. De toute façon il y aura des imprévus, des changements de dernière minute et si on est au clair avec son plan au sol et le découpage initial, c'est tout ce stress d'économisé.
Maintenant voilà, comme mentionné plus haut ce n'est qu'avec l'expérience que l'on peut atteindre ce stade.
J'ai trouvé le post de Samuel Guillemot concernant le listing lumière très pertinent. C'est souvent durant l'élaboration du plan au sol des sources lumineuses et du matériel, que je commence à douter, tant sur l'incidence que la puissance du projo.
Alors pour palier à d'éventuels problèmes de puissance, je préfère avoir trop que pas assez. Un projo plus puissant peut toujours être atténué par du ND ou comme a dit Pascal, avec une mama, un volet ou n'importe quoi.
Ce qui est marrant c'est que chaque cas est différent et demande des ajustements différents de la fois précédente, surtout lorsque le soleil s'en mêle.
A part ça Pascal, c'est quoi un C-Stand?
Je vous poste également ce lien vers mon blog. Pour votre part Pascal, il y en a quelques photos que vous avez déjà vues, mais j'espère, à l'exception de certaines peu inspirées, qu'elles vous plairont.
http://solprodfilm.blogspot.com/
Samuel Martin
Merci Samuel pour ces réflexions. C'est vrai qu'aux USA on utilise souvent des sources plus grosses, de plus loin. En Europe où tout est plus confiné, y compris les budgets, on recourt à des sources plus ponctuelles, et relativement plus proches des comédiens.
RépondreSupprimerUn C-Stand c'est un trépied spécial, destiné surtout à supporter les accessoires comme les drapeaux, mamas, diffs et réflos. Tu pourras voir à quoi ils ressemblent sur Google Images. On les appelle aussi pieds Matthews.
Merci Pascal :-)
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJ'aimerais reproduire un plan similaire a celui qui se trouve dans au debut du clip de
http://www.youtube.com/watch?v=hmP7TYtDVUU&feature=player_embedded (0er plan avec les contre jaune et cyan )
J'ai deja un hangar et Voila la liste de lights que j'ai prévu de louer :
Pour éclaire l'artiste UN HMI Arri 2500W avec Chimera
Pou les Contres : 3 Par 64 Avec les gélatines le tout branché sur un dimmer
Une machine a fumée
Je tourne avec un Canon 5D et un 50 mm F/1.4 un 24/70 2.8 un 70/200 2.8 J'ai peur que le HMi 2500W soit trop puissant. Qu'en pensez vous ? Un Joker 800 ne serait pas mieu pour ce genre d'effet ? je suis novice avec les HMI et j'ai peur d’éclairé trop de surface et de perde le coté " dark " .
Merci d'avance pour vos reponses
Excuse-moi j'avais complètement zappé ta question. J'ai parfois trop de boulot pour pouvoir répondre mais j'essaie d'assurer le suivi. Dans ton cas c'est carrément un FAIL ;-)
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RépondreSupprimerje voudrais vos conseils pour éclairer le tournage d'un débat avec 3 intervenants avec des projecteurs 2x55 4x55 lumières froide que faire
RépondreSupprimerAbdidaher: D'une part, il n'y a pas de recette toute faite, ça dépend du décor (esthétique et dimensions, y compris hauteur de plafond), de la physionomie des intervenants, du cadrage, du nombre de caméras, etc.
RépondreSupprimerD'autre part je ne connais pas du tout ces sources.
Tu pourrais t'arranger pour tendre un grand diffuseur au-dessus de la table, et de l'éclairer par-dessus avec tes sources. Ou si la hauteur de plafond ne le permet pas, placer un grand réflecteur au-dessus de la table, et disposer tes lampes "en bouquet" au milieu de la table pour qu'elles tapent dans le réflecteur. Si ça se trouve elles sont petites et suffisamment design pour figurer à l'image. Le but étant que les visages soient éclairés par des surfaces de lumière plutôt que par des spots directs.
C'est juste une idée parmi plein d'autres. J'espère que ça t'aide.