Avec "Gravity" c'est en tout cas la troisième fois - après "Avatar" et "Life of Pi" - qu'un film d'animation numérique comportant quelques éléments "live" rafle la statuette de la meilleure cinématographie.
Et il est vrai que les images d'Emmanuel "Chivo" Lubezki sont somptueusement belles. Mais sur ce film, son travail a surtout consisté à prévisualiser les directions de lumières, basées sur des photos et des informations astronomiques, et à superviser le look du film en plaçant des projecteurs virtuels dans des décors numériques. Seuls les visages des comédiens ont été éclairés "à l'ancienne", au moyen d'une énorme boîte à LEDs qui projetait les environnements autour des comédiens. Une boîte que Lubezki a contribué à créer.
Peu de choses à voir avec le travail traditionnel qu'il avait par exemple assuré sur "Tree of Life", ou pour lequel ses confrères "analogiques" ont été nommés dans la même catégorie que lui.
Ceux qui font ce constat suggèrent à l'Académie (AMPAS) de créer deux récompenses "Best Cinematography" différentes, l'une destinée aux chefs op traditionnels, l'autre à ceux qui manipulent principalement des sources virtuelles.
En attendant, il faut sans doute interpréter cet Oscar 2014 de la meilleure photo comme un grand coup de chapeau à un long-métrage qui augure d'une nouvelle façon de tourner des films, dans la foulée des autres Oscars techniques que "Gravity" a remporté (effets visuels, montage, son, mixage).
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