C'est un petit post que je voulais publier il y a un an, mais il est toujours d'actualité. Plus que jamais, même. Il est inspiré par cette vidéo qu'Arri a sorti pour expliquer à quel point les dioptres placés entre l'objectif et le capteur confèrent un vrai caractère à des images autrement ennuyeuses de perfection.
Depuis que les capteurs et les objectifs se livrent à une course folle vers la définition et l'absence de défauts, on assiste en parallèle à un mouvement inverse, mené par les chefs op, qui vise à abimer, distordre, bruiter, "flarer", flouter, diffuser et salir l'image. Bien plus qu'une mode "vintage", n'est-ce pas la revendication de nos glorieuses imperfections sensorielles en tant qu'êtres humains ?
Incapables de voir de très larges spectres de longueurs d'ondes,
Considérant une suite d'images fixes comme un mouvement continu,
Infoutus de "voir net" à l'extérieur d'une ellipse au centre de notre champ visuel,
Reconstituant dans nos cerveaux les larges portions d'informations manquantes (et les prenant pour vraies)
Et brouillant le tout avec nos émotions et le reste de nos sens,
Nous sommes touchants d'imperfection.
Or c'est peut-être justement ces tares qui poétisent nos existences, et qui rendent les images parfaites intimidantes.
Alors que nous avons appris à préférer le bio dans notre assiette, nous absorbons par les yeux trop d'images industrielles. Ne laissons par les robots de Sony, L'intelligence artificielle d'Apple, les algorithmes de RED ou les ingénieurs d'Arri nous dicter ce que nous devrions considérer comme "parfait".
Viva la Revolucion! Viva la Imperfección!
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