Que ce soit en photo ou avec la RED, les images RAW produites sont souvent qualifiées de "négatifs numériques". C'est comme ça qu'il faut les voir. Les prods et certains réalisateurs ont de la peine à les considérer comme tels, sans doute parce que les "proxies" générés par la caméra permettent de voir les plans, de les monter, ou même - dans la dernière version d'After Effects par exemple - de les triturer comme de vrais plans: tracking, keying, etc.
Il faut pourtant prendre l'habitude de sensibiliser les monteurs, les réalisateurs, les techniciens SFX au fait que les fichiers qu'ils reçoivent doivent être traités dans un certain ordre, et d'une certaine manière.
Pour ce qui est de la manière, deux règles cardinales à respecter: ne pas renommer les fichiers, et ne pas les sortir de leurs dossiers respectifs.
L'ordre logique de traitement de ces fichiers est: développement - montage - étalonnage, comme au temps de la pellicule. La partie développement est encore trop souvent ignorée par les prods / réas / monteurs.
Un bon RAW étant exposé "à droite", c'est-à-dire en flirtant avec la surexposition, les nuits paraîtront trop claires, les couleurs trop laiteuses, les blancs cramés. Il importe de signaler à tous les intervenants de la post-prod que les proxies bruts ne peuvent donner qu'un vague aperçu du plan, et qu'il ne faut pas les considérer comme montrables tels quels à qui que ce soit en-dehors des personnes directement concernées.
Malheureusement, les images ont vite fait de s'échapper vers le web et les médias papier. C'est pour cela que je préfère développer les RAW le plus rapidement possible après le tournage. De cette façon le monteur a une idée précise de ce que renferme le plan, et les éventuels extraits qui filent vers les blogs, les press kits ou Facebook ressemblent d'assez près à ce qui sera finalement projeté, plusieurs mois plus tard.
Pour développer correctement un RAW, il faut considérer les deux domaines d'intervention séparément:
- les réglages qui influent sur la quantité de lumière (expo, sensibilité, débouchages, atténuation des blancs, contrastes, brillances, etc.) d'une part,
- et ceux qui modifient les couleurs (Kelvin, courbes séparées RVB, saturation, espace colorimétrique, etc.) d'autre part.
Bien entendu ces deux domaines s'influencent mutuellement, par exemple une diminution de l'exposition entraîne un sentiment de saturation des couleurs, mais il est plus simple de diviser vos interventions selon ces deux axes.
Tout comme pour l'étalonnage, il est préférable d'attaquer le développement d'un RAW en poursuivant un certain but. Par exemple, en sachant qu'on vise une atmosphère contrastée brun/orange de fin d'après-midi, avec des vrais blancs mais des noirs légèrement débouchés. On va ainsi directement au but, en évitant de triturer tous les curseurs à la recherche d'un hypothétique "look" trop vaguement défini.
Les outils numériques permettent aux intervenants en post-prod d'altérer ou d'améliorer un plan en quelque clics. La pellicule avait ceci de bon qu'elle vous obligeait - dès le tournage - à savoir où vous vouliez aller. La post-prod ne laissait qu'une très faible marge de manoeuvre. Et la fixation définitive sur pellicule figeait une image pour des dizaines d'années.
Aujourd'hui, rares sont les plans qui sont figés pour l'éternité. A part ceux qui sont gravés sur des supports de type DVD ou Blu-ray (avant d'être sauvagement rippés tous azimut), tous les autres sont susceptibles d'être récupérés et retravaillés (recadrés, colorisés, ré-étalonnés) par les dizaines de mains dans lesquels ils passent, avant de finir sur YouTube dans des compils hasardeuses.
Raison de plus pour imposer rapidement un look définitif, afin que le plan, à défaut d'être figé sur un support, soit fixé dans la mémoire des spectateurs.
Extrait de rushes d'"Au nom du Père", de Gesenn Rosset
Palette de couleurs inspirée de l'atmosphère martienne. Ici, un coucher de soleil.
est-ce qu'il faut donc prendre l'habitude avec ce type de supports de tourner plus plat que ce qu'on souhaite réellement?
RépondreSupprimerle problème notamment en docu (c'est mon cas) c'est qu'on est rarement consulté au montage et encore moins à l'étalonnage,ou alors il faut aller "casser les pieds" au monteur, si on a envie de donner un parti prix d'ambiance ou de tonalité on a intérêt à le faire à la prise de vue.
certes on ne tourne pas trop de docu en red, mais en 5D ça commence à être assez fréquent, en tout cas en 2ème caméra.
Un RAW est par définition "plus plat", même si la majorité des infos est codée dans les hautes lumières.
RépondreSupprimerUn 5D compresse pas mal, il est donc sage de pré-étalonner le film au tournage, du moins dans une certaine mesure, et de faire en sorte que tes noirs descendent pas au-dessous de l'anthracite foncé (en les débouchant, par ex avec un réflecteur), et bien évidemment que tes blancs ne soient pas cramés.
Tu pourras choisir, en post, à quel niveau de noir tu aimerais descendre, ce qui donne des images plus riches puisque parfaitement gradées du noir au blanc, sans bruit vidéo.
Quelle logiciel utilisé vous pour procéder a l'etanollage?Moi je le fait sur after mais j'ai des pb car je voudrais le faire directement sur premiere cs5,mais il est assez pauvre au niveau modification de l'image...
RépondreSupprimerSinan en passant voici mon dernier clip filmé au 5dmarkii
http://www.dailymotion.com/video/xeu2cq_elamson-street-night-clip-officiel_music
Bonjour,
RépondreSupprimerQuel logiciel est utilisé pour le développement et l'étalonnage sur les screenshots ? Son interface ne me dis rien,
Merci.
"Anonyme", mieux vaut éviter d'étalonner sur Première ou Final Cut, ils appauvrissent le signal. Je travaille avec divers étalonneurs, que ce soit sur des softs grand public comme Color (que je te recommande) ou plus élaborés comme Scratch, ou haut-de-gamme comme Pablo (Quantel) ou Rain/Mist http://www.marquise-tech.com/
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup la vigueur de ton clip, que j'ai vu trois-quatre fois de suite. Je suis vraiment admiratif, il y a un vrai boulot derrière ces images, et le rendu est fort.
Sam, le logiciel utilisé pour travailler les RAW est RED Cine X, fourni gracieusement par RED pour développer les rushes de la caméra. Ce n'est pas réellement de l'étalonnage, mais ça prépare les plans dans la direction du look final.
RED Cine X évolue rapidement: téléchargez toujours la dernière version. L'interface est un peu éclaté (!) mais après 5 minutes vous retrouverez vos petits.
RépondreSupprimerje recherche 1 logiciel en partant de mes negatif ki devienne des fotos
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