11 juin 2008

Oscillos, parades et vecteurscopes





Samuel pose une question intéressante:
"Est-ce que tu utilises beaucoup les vecteurscopes et oscilloscopes quand tu tournes en vidéo et principalement en HD? Un ami m'a dit que c'était essentiel. Je pense bien que pour contrôler ton signal video il faille ce genre d'outil mais je ne vois pas en quoi il est essentiel de l'utiliser en permanence sur un tournage. Au bout d'un moment quand tu sais comment la caméra réagit, tu ne devrais plus en avoir besoin il me semble.
Et sinon comment les utiliser??"

Avant toute chose, l'oscilloscope et RGB Parade mesurent les quantités de lumière (globale ou dans les couleurs respectives), alors que le vecteurscope mesure les dominantes de couleurs dans l'image, symbolisées par des pics dirigés vers les couleurs les plus représentées.



L'oscillo et la Parade sont comme des remplacements de la cellule (le posemètre), mais en beaucoup plus précis: tu vois où sont posés tes noirs, dans quelle mesure tes blancs seront lisibles en post, et comment se répartissent les grandes "masses de luminosité" dans ton image. C'est aussi une façon de commencer la post-production pendant le tournage, en assurant un lien plus souple entre ces deux étapes de la fabrication d'une image.

Je ne les utilise qu'en cas de doute, et jamais avant d'être artistiquement satisfait de l'éclairage. Parfois je m'en sers comme d'un aide mémoire, pour assurer un raccord avec un plan qu'on tournera plus tard:la lecture d'une courbe de niveaux te donne en quelque sorte "l'esprit" de l'éclairage d'une scène.

Avec les moniteurs HD, je trouve qu'on peut se passer de ces mesures dans 80% des cas. Surtout avec la marge de correction en post.
Disons que je m'en sers beaucoup lorsque je dois égaliser des lumières sur de grandes surfaces, comme par exemple les grands écrans verts ou les cyclos. La Parade me permet de voir les moindres écarts, et de placer le vert au niveau d'intensité désiré pour faciliter l'extraction.

Mais des caméras comme la RED One prouvent que l'exposition correcte est un facteur crucial dans la qualité de l'image finale. Un peu sous-ex et tu as du grain, un poil surex et tu perds des détails dans les ultrablancs. Venant de la pellicule, je me retrouve complètement dans cette discipline de l'exposition exacte, mais je comprends pourquoi les gens qui viennent de la HD CAM ou de la HDV ronchonnent. Leur pression porte ses fruits: le "build 16" de la RED One rendra la caméra plus tolérante avec les erreurs d'expo. Mais ça n'est pas une raison pour devenir paresseux: bien comprendre l'exposition correcte, c'est comprendre l'une des caractéristiques essentielles de la lumière.

6 commentaires:

  1. Anonyme17.6.08

    c'est pas parce qu'en roulant sur l'autoroute on a l'impression d'être à la même vitesse que tout le monde qu'il ne faut pas regader le compteur de vitesse et l'état du réservoir...

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  2. Anonyme18.6.08

    Y a t-il sur le web un Tuto pour nous aider à bien lire ces instruments?

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  3. Pas à ma connaissance. Mais il y a de bons livres en anglais (cherche digital cinematography ou color grading sur amazon.com).

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  4. Anonyme9.12.08

    Bravo pour ce site mais ici une petite remarque:

    A part en inversible , l'argentique a été et est de plus en plus tolérant sur les approximations d'exposition...
    En numérique un diaph surex dans un contexte pro c'est la cata...
    Enfin pour ce qui est des ronchonements des gens de la HDV et autres DV...je suis perplexe: De toutes façons , le simple jeux fonctionnel (!) de la bague de diaph des optiques bon marché est une aberration...
    Derniere remarque : Entre un vecteur scope et un spotmetre ou un luxmetre mon choix est vite fait...

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  5. Oui, en vidéo les surexpositions peuvent être catastrophiques. Tout comme les sous-expositions en pellicule. C'est pourquoi on n'expose pas ces deux médias de la même façon.

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